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2 juin 2025 - Journée mondiale des troubles des conduites alimentaires (TCA)

Le 2 juin 2025 marque la Journée mondiale des troubles des conduites alimentaires (TCA). Grâce à cette journée, on s'informe, on se sensibilise et surtout on lutte contre les préjugés qui entourent encore trop souvent ces troubles… On brise le silence, on comprend mieux ces troubles complexes et on affirme haut et fort : on peut s’en sortir !

Les TCA touchent toutes les générations, tous les milieux sociaux, et derrière les chiffres, il y a des personnes, des histoires, des souffrances, mais aussi des parcours de résilience.

Voyons de plus près de quoi il s’agit.

Les troubles alimentaires, de quoi parle-t-on exactement ?

Quand on évoque les TCA, on pense souvent à l’anorexie ou à la boulimie. Mais il en existe plusieurs formes, parfois moins connues et tout aussi graves :

  • L’anorexie mentale : il s’agit d’une restriction alimentaire extrême, souvent accompagnée d’un besoin de contrôle et d’une image corporelle profondément déformée.
  • La boulimie : elle comporte des épisodes de crises alimentaires incontrôlées suivies de comportements compensatoires (vomissements, jeûne, sport excessif…).
  • L’hyperphagie boulimique (binge eating) : ce sont des crises de suralimentation sans comportement de compensation, souvent associées à une grande souffrance psychique.
  • Les autres troubles spécifiés : on compte parmi eux l’orthorexie, le trouble d’évitement/restriction de l’ingestion des aliments (ARFID), le comportement alimentaire nocturne…

Ce ne sont pas de simples « caprices alimentaires ». Ce sont des maladies psychiques, multifactorielles, et souvent très invalidantes.

Des chiffres qui donnent à réfléchir

Selon l’INSERM, les TCA touchent plus d’un million de personnes en France, tous âges confondus. Et les chiffres sont en augmentation, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes.

  • L’anorexie mentale concerne environ 1 à 2 % des jeunes femmes. C’est le trouble psychiatrique avec le taux de mortalité le plus élevé.
  • La boulimie touche environ 3 à 5 % des femmes.
  • L’hyperphagie boulimique, plus fréquente qu’on ne le pense, concernerait 4 % de la population générale.

Ces troubles apparaissent souvent à l’adolescence, mais on les retrouve aussi chez des enfants dès 9 ans, chez les personnes âgées, chez les hommes (30 % des cas dans certaines études récentes), et dans toutes les cultures.

Pourquoi développe-t-on un trouble des conduites alimentaires ?

Il n’y a pas de cause unique, mais une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques, familiaux, sociaux et culturels.

Parmi eux :

  • Une estime de soi fragile,
  • Une anxiété importante, parfois masquée,
  • Des traumatismes ou violences subies,
  • Des pressions sociales sur le corps,
  • Des modèles familiaux rigides ou surprotecteurs,
  • Un perfectionnisme élevé,
  • Des dérèglements du système de récompense cérébral.

Le corps devient alors un réel champ de bataille silencieux. Manger (ou ne pas manger) devient une manière d’exprimer un mal-être profond, de reprendre un semblant de contrôle ou de calmer une angoisse insupportable.

001D’après le Dr Boris Cyrulnik, neuropsychiatre : "Le corps est souvent le lieu où s’expriment les souffrances que l’on ne parvient pas à dire."

Comment détecter un TCA ?
Les signes qui doivent alerter

  • Une obsession pour la nourriture, le poids, le sport.
  • Des comportements alimentaires inhabituels : sauter des repas, manger en cachette, couper sa nourriture en minuscules morceaux, stocker de la nourriture sans la consommer.
  • Une perte ou prise de poids rapide et inexpliquée.
  • Un repli social, de la tristesse, de l’irritabilité.
  • Des troubles digestifs, des vertiges, des règles absentes.
  • Une perception déformée du corps (« je me trouve grosse/gros » même en sous-poids).

Plus un trouble est pris en charge tôt, meilleures sont les chances de guérison. Ne prenez pas ces signes à la légère.

Peut-on guérir d’un trouble alimentaire ?

Oui, on peut en guérir, même si le chemin est parfois long et semé d’embûches. Bénéficier d’un accompagnement multidisciplinaire et individualisé est important pour ne pas mêler sentiments, émotions et conseils.

On compte parmi les approches traitant ce type de problématiques :

  • la psychothérapie (TCC, EMDR…)
  • le suivi médical et nutritionnel
  • le soutien familial et social
  • les approches complémentaires : la relaxation, la sophrologie qui aide à restaurer la perception corporelle, la cohérence cardiaque qui est efficace pour apaiser l’anxiété, la méditation pleine conscience, qui permet de mieux vivre l’instant présent et de réduire les automatismes alimentaires.
  • la Neurothérapie Intégrative, qui prend en compte les dimensions perceptives, mentales et physiques et dont on parle dans le prochain paragraphe, car c’est l’approche qui nous intéresse ici.

On ne cherche pas seulement à « normaliser » le poids, mais à retrouver une relation apaisée au corps, aux émotions, à soi-même.

Comme le dit le Dr Christophe André, psychiatre et auteur : "Les troubles du comportement alimentaire sont des prisons invisibles dont on ne s’échappe pas seul." 

La Neurothérapie Intégrative et le TCA

Une approche globale individuelle

La roue des 5 piliersDe plus en plus d’études s’intéressent aux interventions non médicamenteuses (INM) dans la prise en charge des TCA.

La Neurothérapie Intégrative, enseignée à l’Institut Neurosens, propose une approche globale et individualisée. Elle s’intéresse aux interactions profondes entre le tonus corporel, la respiration, les émotions, le sommeil et la cognition.

Chez les personnes souffrant de TCA, ces systèmes sont souvent désynchronisés. En restaurant ces régulations fondamentales, on peut relancer les capacités d’adaptation et d’autorégulation.

La Neurothérapie Intégrative, telle qu’enseignée à l’Institut Neurosens, offre donc une grille de lecture originale et profondément cohérente pour comprendre les troubles des conduites alimentaires. Dans cette approche, l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie, ne sont pas perçus uniquement comme des comportements à corriger, ni comme des troubles psychiatriques isolés, mais comme le reflet d’un déséquilibre global des systèmes de régulation qui organisent notre rapport au corps, à l’émotion et à l’environnement.

Dès la vie intra-utérine, des fonctions essentielles comme le tonus postural, la régulation respiratoire, les rythmes veille-sommeil, la modulation affective et la maturation cognitive s’installent en interaction permanente. Ce sont ces mêmes systèmes qui permettent, plus tard, de construire une image corporelle stable, une relation apaisée à soi et aux autres, et une capacité d’autorégulation face au stress ou à la frustration.

Dans les TCA, on observe fréquemment des perturbations précoces ou persistantes de ces grandes fonctions intégratives : troubles du sommeil, dysrégulation émotionnelle, tension corporelle excessive, respiration bloquée ou inversée, rigidité cognitive… Tous ces signes témoignent d’une organisation neurophysiologique fragilisée. C’est là que la Neurothérapie Intégrative trouve tout son sens. Elle s’appuie sur cinq piliers fondamentaux (tonus, ventilation, sommeil, cognition, émotion) pour reconstruire progressivement une base stable et fonctionnelle.

Les outils utilisés en Neurothérapie Intégrative

À l’aide d’outils précis comme le biofeedback ou le neurofeedback, on donne au cerveau et au corps des moyens concrets d’observer leurs propres fonctionnements, de les ajuster en temps réel et de retrouver une perception plus juste de soi.

Cette approche permet aux client(e)s de développer :

  • une meilleure interoception (ressenti du corps),
  • une métacognition plus fine (compréhension des schémas mentaux et émotionnels)
  • une volition renforcée (capacité à agir sur leur état sans subir).

Une relation thérapeutique individualiséeLe travail se fait dans une relation thérapeutique individualisée, à l’écoute de l’histoire de chaque personne, souvent marquée par des vécus de perte de contrôle, de déconnexion corporelle, voire de trauma. 

Chez les adolescents ou les jeunes adultes, l’accompagnement inclut également l’environnement familial, souvent impliqué de façon directe ou indirecte dans le maintien des troubles.

Les études scientifiques en lien avec les TCA et les INM

Étude de 2022 (Université de Toronto)

D’après une étude publiée dans le Journal of Behavioral Medicine en 2022 par l’équipe du Dr Katherine A. McCabe du Département de psychologie clinique de l’Université de Toronto, chez des femmes atteintes de boulimie, 12 séances de biofeedback cardiaque ont permis :

  • une amélioration significative de la régulation émotionnelle
  • une diminution de la fréquence des crises de boulimie
  • une meilleure perception de sa propre image corporelle.

Étude de 2023 (Université de Madrid)

Selon une recherche menée en 2023 par le Pr Isabel Fernández en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire Gregorio Marañón et présentée lors du Congreso Nacional de Neuropsicología Clínica, le neurofeedback a été testé chez 30 patientes souffrant d’anorexie mentale.
Les résultats indiquent :

  • une amélioration de la perception corporelle,
  • une diminution des comportements de contrôle alimentaire
  • une meilleure tolérance émotionnelle.

Méta-analyse 2024 (Journal of Eating Disorders)

D’après une méta-analyse parue en 2024 dans le Journal of Eating Disorders (volume 12, article 27), coordonnée par le Dr Elena Moretti (Université de Bologne) et le Dr A. Sharma (King’s College London), les interventions non médicamenteuses telles que le yoga, la pleine conscience et le biofeedback apportent un bénéfice significatif dans :

  • la réduction des symptômes des troubles du comportement alimentaire
  • l’amélioration du bien-être général
  • la régulation émotionnelle.

Et maintenant, que faire ?

En cette Journée mondiale des troubles alimentaires, on peut tous faire quelque chose :

  • Briser les tabous, parler, écouter surtout sans juger.
  • S’informer, pour comprendre que ce n’est ni une lubie, ni une question de volonté.
  • Orienter vers des professionnels, dès les premiers signes.
  • Soutenir, même si on ne comprend pas tout. Parfois, un regard bienveillant change une trajectoire.
  • Mettre en place des dispositifs de prévention, à l’école, en entreprise, dans les médias.

Et surtout, rappeler à chaque personne concernée qu’elle n’est pas seule !

Conclusion

Les troubles des conduites alimentaires ne se résument pas à une affaire de nourriture ou de poids. Ils sont l’expression d’un déséquilibre plus profond, souvent douloureux, mais sur lequel on peut agir.

À travers une approche globale, humaine, intégrative, on peut reconstruire une relation saine avec soi-même et son corps.

Dans ce contexte, la Neurothéapie Intégrative représente une voie d’alliance entre le corps et le psychisme, entre l’objectif thérapeutique et la capacité d’agir du client lui-même.
C’est une démarche à la fois neuroscientifique, pédagogique et profondément humaniste. Elle n’impose rien, mais invite à restaurer les conditions naturelles d’un équilibre corporel, émotionnel et cognitif plus durable.

Parce qu’on peut se relever. Parce qu’on peut s’en sortir.
Et aujourd’hui, on le dit ensemble : les TCA, on en parle, on les comprend, on les accompagne !

N’oubliez pas que "Guérir, c’est quand la voix du trouble cesse de dicter la valeur que l’on s’accorde." (Charlotte, ancienne patiente, témoignage recueilli par la Maison de Solenn (Paris))

 


Bibliographie

 

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