Mouvements du fœtus : Prévention et gestion des troubles neurodéveloppementaux chez l'enfant
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« AU COMMENCEMENT ÉTAIT L’ACTION »
- GOETHE
Dans ce domaine captivant et complexe du développement infantile, Goethe a judicieusement observé dans son œuvre ‘Faust’ que cette perspective se révèle étonnamment pertinente dans notre compréhension actuelle des mouvements du fœtus et de leur impact sur le développement neurologique et cognitif.
Ces mouvements, bien plus que de simples gestes physiques, sont les premiers messagers d’un univers en gestation, révélant des aspects essentiels du développement précoce.
Cet article explore comment ces mouvements, initialement perçus comme des réflexes simples, se révèlent être des prédicteurs précieux du développement tonique postural et de la cognition incarnée.
En nous penchant sur ces mouvements fœtaux, nous découvrons des clés déterminantes pour aborder la prévention et la gestion des troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant.
À travers cette lentille, nous examinons comment les actions initiales du fœtus posent les fondations de la posture, de la coordination, et même des capacités d’apprentissage, ouvrant des perspectives innovantes pour des stratégies éducatives et de santé qui renforcent le bien-être et la résilience dès le plus jeune âge. »
LA VIE INTRA-UTÉRINE
NEUROLOGIE DU FŒTUS : L’ÉCHOGRAPHIE 4D
La neurologie fœtale est un domaine de la médecine fœtale qui permet d’effectuer un diagnostic prénatal.
Le comportement fœtal, défini comme toute action ou réaction observable par échographie, a été initialement étudié en utilisant l’échographie bidimensionnelle (US 2D).
Cependant, cette méthode présentait des limites, notamment en matière d’évaluation de la qualité des mouvements.
L’émergence de l’échographie en 4D permet aujourd’hui d’observer en temps réel les mouvements et expressions faciales du fœtus.
Cette vision quadridimensionnelle du fœtus donne lieu à une évaluation détaillée du développement neurologique. Les données d’imagerie issues de ces examens sont de meilleure qualité et permettent une analyse plus approfondie des éléments observés. Elle procure ainsi une compréhension plus juste du développement foetal.
DÉVELOPPEMENT CÉRÉBRAL NORMAL OU ANORMAL DU FŒTUS
Les mouvements et expressions faciales du fœtus, observés dès la septième semaine de gestation, deviennent de plus en plus complexes au fil du temps.
Des tests, tels que le Test neurodéveloppemental prénatal de Kurjak (KANET), basé sur l’évaluation du comportement fœtal par l’échographie 4D, ont été développés pour permettre une distinction entre un développement cérébral normal et anormal.
Ces tests présentent un grand potentiel pour le diagnostic précoce des troubles neurologiques fœtaux.
Ainsi, évaluer le développement neurologique fœtal permet de détecter précocement les troubles et anomalies neurologiques.
L’échographie 4D offre une perspective sans précédent sur le développement neurologique du fœtus. Elle permet aux professionnels de la santé d’identifier et de prendre en charge rapidement les problèmes potentiels.
Comme l’a dit Albert Einstein,
« La technologie devient notre meilleure alliée pour comprendre le mystère de la vie. »
DÉVELOPPEMENT DU FOETUS ET TONUS MUSCULAIRE
Les études sur le comportement fœtal, en parallèle avec les études morphologiques, révèlent que les modèles de comportement fœtal reflètent directement le développement.
Des études ont également montré que des anomalies du tonus musculaire chez le fœtus peuvent être associées à des problèmes de développement. Comme par exemple, le retard moteur ou neurologique. Par conséquent, l’évaluation du tonus musculaire fœtal lors des examens prénataux peut fournir des informations importantes sur la santé et le développement du fœtus, permettant ainsi une intervention précoce en cas de besoin.
Le lien entre le développement fœtal et le tonus musculaire est donc crucial pour comprendre la maturation neurologique du fœtus.
Dès les premiers stades du développement, les mouvements fœtaux sont essentiels à la croissance et à la santé du fœtus. Ces mouvements contribuent à renforcer les muscles et à favoriser le développement des articulations et des os.
Au fur et à mesure que le fœtus se développe, son tonus musculaire évolue. Les mouvements fœtaux observés à partir de la septième semaine de gestation sont le résultat de l’activation des neurones moteurs dans la moelle épinière. C’est aussi le résultat du développement des connexions neuronales nécessaires à la coordination des mouvements. Ces mouvements répétitifs aident à réguler et à renforcer le tonus musculaire du fœtus.
ÉTUDES SUR LES MOUVEMENTS FŒTAUX
Une étude de Sadovsky & Polishuk de 1977 a noté que les mouvements fœtaux in utero y compris les mouvements oculaires, ainsi que les schémas de fréquence cardiaque, sont une expression du bien-être fœtal. Des changements dans ces mouvements pouvaient indiquer une détresse fœtale.
En 1993, Sival notait que la mesure du tonus pouvait servir d’outil diagnostique pour évaluer l’intégrité du système nerveux central.
Les recherches actuelles sur le comportement fœtal en comparaison avec les études morphologiques ont conduit à la conclusion que les modèles de comportement fœtal reflètent directement les processus de développement et de maturation du système nerveux central (SNC) du fœtus.
“Le but est de mieux comprendre les relations entre la maturation du SNC du fœtus et ses implications sur son modèle de comportement.”
(Neto, R., & Porović, S. (2018). Clinical study of fetal neurobehavior by the KANET test. Journal of Perinatal Medicine, 46, 631 – 639.)
Ainsi, les recherches sur le comportement fœtal en comparaison avec les études morphologiques ont conduit à la conclusion que les modèles de comportement fœtal reflètent directement les processus de développement et de maturation du système nerveux central (SNC) du fœtus.
LIEN ENTRE TONUS ET DÉGLUTITION
Un bon tonus musculaire contribue à une croissance saine et à un développement neurologique optimal.
Un tonus musculaire adéquat est ainsi nécessaire pour maintenir une posture appropriée, favoriser le mouvement et faciliter le développement des compétences motrices essentielles, telles que la succion et la déglutition.
En effet, il favorise une déglutition efficace même in utero. Les mouvements musculaires du fœtus, y compris ceux de la gorge et de la mâchoire, sont essentiels pour pratiquer la déglutition in utero. Ils sont effectués de manière coordonnée et efficace. Cela permet au fœtus d’avaler le liquide amniotique et de s’entraîner à avaler et à digérer.
Ces mouvements de déglutition réguliers in utero sont importants pour le développement des muscles et des schèmes moteurs nécessaires à la succion et à la déglutition après la naissance.
Ils contribuent à la formation du tube digestif et au développement du système respiratoire.
Ainsi, le maintien d’un bon tonus musculaire chez le fœtus joue un rôle essentiell dans son développement précoce et dans la préparation à la vie extra-utérine.
PRÉVENIR LES TROUBLES NEUROLOGIQUES
L’observation du comportement fœtal par échographie 4D favorise la mise en place d’interventions précoces en cas de détection d’anomalies neurologiques. En identifiant les signes précoces de troubles neurologiques, les professionnels de la santé peuvent proposer des traitements et des interventions adaptés pour améliorer le pronostic du fœtus.
Cette approche préventive permet de réduire les risques de complications à la naissance et d’améliorer la qualité de vie du bébé et de sa famille.
Par exemple, l’absence de mouvements respiratoires fœtaux a été associée à une livraison imminente en cas de travail prématuré (Besinger, Compton & Hayashi, 1987).
LA VIE EXTRA-UTÉRINE
L’environnement intra-utérin dans lequel nous nous développons a un impact énorme sur notre physiologie et notre comportement. Non seulement avant mais aussi après la naissance.
Une bonne connaissance du comportement normal du fœtus, qui reflète le fonctionnement du système nerveux central, est essentielle pour détecter et caractériser l’effet d’une perturbation anténatale particulière sur le développement comportemental du fœtus.
Cette dernière peut être liée à des anomalies structurelles et/ou génétiques du foetus. Elle peut aussi être liée à l’exposition du fœtus ou à une mauvaise alimentation. Enfin, l’ingestion des drogues récréatives et non prescrites, ainsi que les maladies physiques et mentales de la mère contribuent aux facteurs aggravant.
L’accent mis sur l’étude du comportement fœtal en périnatologie clinique pourrait potentiellement améliorer la détection précoce et la prise en charge des troubles neurodéveloppementaux pouvant engendrer des troubles de la coordination motrice.
Cela pourrait également contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents à ces troubles. Dans un même temps, la bonne compréhension du développement du foetus ouvre la voie à des interventions thérapeutiques plus ciblées et efficaces dès les premiers stades de la vie.
DÉCULPABILISER FACE AUX TROUBLES DÉVELOPPEMENTAUX DE SON ENFANT
La recherche génétique offre des éclaircissements cruciaux sur les causes sous-jacentes des troubles neurodéveloppementaux.
En identifiant les facteurs génétiques spécifiques, elle nous permet de comprendre que ces troubles ne sont pas simplement le résultat d’actions ou de choix maternels. Au contraire, ils peuvent être enracinés dans le code génétique du fœtus et de l’enfant.
LA NEUROTHÉRAPIE COMME INTERVENTION NON MÉDICAMENTEUSE
Nous l’avons vu, le développement de nouvelles méthodes pour analyser le comportement du foetus est un domaine de recherche prometteur.
L’identification et le diagnostic des lésions cérébrales pendant la période prénatale constituent depuis de nombreuses années un challenge de taille pour l’obstétrique.
La quête de ce nouveau savoir est un puissant levier pour repousser les frontières de notre ignorance. Particulièrement dans le domaine complexe des troubles génétiques du tonus et des mouvements fœtaux.
Chaque avancée scientifique dans ce domaine dissipe davantage les mythes et malentendus qui ont longtemps entouré ces conditions.
La neurothérapie est ancrée dans les besoins fondamentaux de l’être humain. Elle met en lumière l’importance du tonus musculaire, révélateur des mécanismes du système nerveux en formation in utero.
La compréhension du développement humain est un processus continu. Les premiers stades offrent un aperçu précieux de l’avenir de chaque individu. Ces premières étapes peuvent impacter significativement le développement futur de l’enfant. Cela soutient la neurothérapie dans sa mission d’optimisation du potentiel de chacun, adaptée aux besoins individuels.
UNE THÉRAPIE GLOBALE
Le neurothérapeute est un professionnel qui prend en considération tout le potentiel global de la personne qui vient le consulter. Il prend le temps d’observer son client. Par ailleurs, le thérapeute n’observe pas seulement ses ondes cérébrales à travers un électroencéphalogramme quantitatif, mais observe sa posture et sa respiration. Cela passe par la façon de se tenir droit debout. Aussi, cela passe par l’ouverture de sa cage thoracique quand il respire. Puis, il examine la façon dont il respire et dont sa langue se place quand il déglutit qui est primordiale.
Enfin, différents capteurs mesurent l’intensité des tensions musculaires directement liées au tonus des des différents segments du corps.
En fonction de ces observations et des résultats obtenus et ressentis, des solutions vont lui être proposées. Comme une méthode permettant d’intégrer une déglutition secondaire ou encore l’utilisation d’une technique propice à une éducation par le souffle physiologique. Cette dernière passe par la musculation du périnée et des muscles abdominaux.
CONCLUSION
LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
Le Système Nerveux Central (SNC) est la siège de notre cognition. Il est aussi le siège de notre motricité, et de notre comportement. Il se déploie à partir de connexions neuronales minutieusement tissées.
La neurothérapie permet de réguler les ondes cérébrales en rapport avec les troubles développementaux observés. L’objectif est de réduire leurs symptômes, tous différents d’une personne à l’autre, fonction de leur bagage génétique.
Toutes les techniques de relaxation, quel que soit leur objectif, agissent en premier lieu sur le tonus musculaire et visent à sa régulation. Ces méthodes sont en partie utilisées pour entraîner les personnes en neurofeedback EEGq. Elles permettent d’atteindre simultanément les deux domaines que sont l’esprit et le corps, trop généralement séparés. C’est ce qui fait la richesse de la thérapie, mais aussi sa difficulté.
Le protocole individuel et personnel proposé par le neurothérapeute précise donc les rapports existant entre tonus, vigilance, émotions et relation à autrui.
« Les yeux du fœtus sont les fenêtres de son développement neurologique. »
– Dr. Emily Jones
LE TONUS MUSCULAIRE
Le tonus musculaire du fœtus joue un rôle crucial dans le développement global du fœtus.
Il est cette contraction de base, habituelle, des muscles striés, lorsque le corps est au repos. On a l’habitude d’opposer à ce tonus de base le tonus d’activité qui sous-tend les attitudes, l’orientation et l’expression.
La fonction tonique est sensible aux besoins propres comme aux échanges avec autrui. Elle est donc le point charnière où convergent le physiologique et le psychologique.
Il est vrai qu’aucun test ne peut actuellement prédire avec certitude si un fœtus est en danger. Ou encore déterminer le moment optimal pour l’accouchement. Cela souligne l’importance d’une évaluation continue et approfondie.
ÉTHIQUE ET COMMUNICATION
D’un point de vue sociétal, la compréhension accrue des facteurs génétiques influence les politiques de santé publique. Elle guide le développement de stratégies de soins prénatales et néonatales plus ciblées. Tout cela visa à améliorer les résultats de santé pour les enfants concernés.
La diffusion de ces connaissances auprès du grand public est essentielle pour transformer les attitudes sociales. L’éducation et la sensibilisation aux besoins fondamentaux de l’être humain peuvent efficacement démanteler les préjugés anciens. Ils ouvrent la voie à une meilleure compréhension et acceptation des troubles neurodéveloppementaux.
Enfin, cette connaissance encourage la recherche scientifique à envisager de nouvelles voies thérapeutiques et préventives. Elle ouvre la porte à de nouvelles possibilités de traitement en tant qu’intervention non médicamenteuse innovante. Elle est plus précoce et plus efficace sur le long terme.
Mots-clés: accompagnement, education, médecine, handicap, santé, science